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Dernier Chemin (Pour Corps Disponible) - Album (2010)

by Pique la Lune !

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1.
Frontière 04:17
Nous sommes humains dans les livres et ne le sommes plus ailleurs, c'est ce qu'on peut lire parfois sur les programmes du théâtre onirique. Approchez, prenez place, spectateurs du tombeau, car c'est là que le spectacle commence ! Les acteurs enlèveront leur masques la nuit et danseront pour vous pensées et mystères et le soir, ils enlèveront leur cache-misères. Oserez-vous traverser leur frontière ? Alors quand le public se lèvera, enfilera son manteau puisqu'il faut bien rentrer chez soi... mais que verra-t-il en sortant du théâtre des rêves ? Peut-être tout. Peut-être rien.
2.
Quelqu'un meurt sur place... "Si je dors, je n'existerais pas" se dit-il. Les yeux secs, comme l'air qu'il respire, mais c'est une trainée d'or pur, quelqu'un passe, le regarde et meurt à son tour, encore et encore... Peut-être... en danger de mort depuis la dernière étoile, s'est-il laissé brûler par ses sentiments ? Ou glissé dans les dix mille noms du temps, il en a jeté son âme dans le vent ? Quelqu'un meurt sur place, quelque part, quelqu'un passe, le regarde et meurt à son tour...
3.
Au plus fort des tempêtes, à l'abri des regards, à l'abri des refuges, noyé sous des veines d'air gonflées d'ombres. Au bout du temps, au bout du compte, au bout du monde, au bout du vivre, aux bousingots des temps modernes qui laissent flotter dans l'air comme le parfum d'un retour à l'Empire des Sens. Les plombs ont sauté, madame la misère s'étonne que rien ne passe. Quand on hurle au loup, ses sirènes recrachent ses ombres. Debout là-haut, de bord en bord, les bousingots des temps modernes laissent flotter un retour à l'Empire des Sens.
4.
Vibrantes, elles dansent, lentes, vivantes, ces visions s'accompagnent en une seule et douce fraction de seconde d'une lente explosion au centre de l'épine dorsale, alors surgissent aux quatre coins de l'âme des éclairs ! Et la brûlure opère sur un million de signaux et de fréquences indéchiffrables puis cicatrise aussi rapidement qu'elle était venue. Regarde ta conscience qui éclate, elle s'élève aussi haut que les cent vingt soldats pointés du doigt au firmament. Mais dis-moi, quand tu plonges dans tes simulacres de rêves, sont-ce tes fantasmes quotidiens qui dansent dans tes miroirs ou cela remonte-t-il à plus loin ? Coule la Rivière des Visions (ondule avec elle, regarde la danser dans l'espace !)
5.
Cristal 04:07
Sur ce décor en papier argenté, je vais reverser l'ombre qui flotte sur tes devantures mauves, sur les corps célestes qui garnissent l'hôtel de tes anges moribonds. Près des portes cochères, comme un tour du temps, un passe-passe du monde et cette lettre sans fin que tu veux porter aux mains des valseuses du Diable. Mais que reste-t-il ? De complexes desseins s'échappent de mes poches et redessinent mon corps dans des décors étranges. Il n'y a plus de place désormais pour les ailes des icônes qu'on a trouvé ça et là dans les brouillard-mondes, au devant des nuages de vie. Alors ne dis rien, laisse entrer les chemins de traverse et laisse les reprendre leur dû, leur bien, ton âme, car que reste-t-il ? Tes gestes sont vides de sens, avance et entrouvre des portes de maisons vides dans une bulle de satin. Allez viens, c'est l'heure. C'est l'heure.
6.
Céramique 03:15
Allez viens à l'atelier des bronzes, allez viens, ici tu peux laisser sécher ou bien laisser transparaître et croire dur comme... Allez viens, c'est ici que tout se fait, se défait, se refait, s'assemble et se recycle, la marchandise tombe et fond et retourne à la forme. Tu verras, petit, quand tout sera prêt, tu la reverras dehors, encore et encore. Cette pièce de métal, tu la reverras dehors.
7.
Il paraît que tu cherches à palper, à gérer les tiens, à créer des mots dans l'ombre, à jouer à chat-rêve... touché ! Ta chanson c'était pas mal jusqu'à ce que tu la fasses danser sur un tourne-disque sombre à chercher du regard des têtes à tourner. Et si tu savais ce qui se planque dans tes ailleurs, dans tes greniers, dans tes caves, dans la poussière de ta poussière, dans tes riens. Et la jeune fille au verre d'eau qui te regarde et ne saisit pas. Tu cherches les vrais artistes et tu traînes dans des hôtels de passe minables à dix mots la chambre, à trois idées la nuit. Et tu te regardes courir, dégommer des cartons d'insomnies, piétiner des dimanches entiers à coup de vieux talons aiguilles. Et si tu savais ce qui se planque dans tes ailleurs, dans tes fourrés, au pied des côtes, dans la poussière de ta poussière, dans tes riens. Et la jeune fille au verre d'eau qui te regarde et ne saisit pas. Elle boit sa mort et te regarde.
8.
Astrolabe 01:21
9.
De noires attaches que les nôtres déconnectées des profondeurs, un mal profond nous a envahi, un manque. Des fleurs tombent des bras de Dieu, nos yeux mornes et bouffis de solitude, on s'est amusé à dévorer une à une nos licornes d'airain. Mais ne sommes nous que désir ? Largués dans une nature morte, éphémère jonction du temps, se répandre dans cette poussière dorée face au miroir des années mortes. Muselière sur la réflexion dévorée par tout l'univers du drame, resterait-il autre chose sous ces portraits condamnés que des axes possédés par la frénésie des boulevards ? Mais ne sommes nous que désir ?
10.
Lunettes noires sur fond blanc, juste pour mieux rendre ces ombres chinoises qui dansent, juste pour pouvoir détourner les yeux. Lunettes noires sur fond blanc, juste pour mieux rendre les mouvements des corps qui se tendent et se prétendent présents et agissants. Comprendre et tenter d'apprendre d'eux ou de toi la nature de ces mouvements sans trop cesser d'apprendre.
11.
Vision d'exil, les yeux figés du corps électrique dans son horloge à filles. Dernier chemin pour corps disponible. Vision d'exil, l'hypnose est magie, romantisme des forces habiles. Dernier chemin pour corps disponible. Vision d'exil, hasard contraire aux destinées, l'époque vidée, les voleurs en fuite. Dernier chemin pour corps disponible. Vision d'exil, dérégler enfin l'horloge à filles, ainsi s'éteint le corps électrique. Dernier chemin pour corps disponible. Dernier chemin...
12.
Une Vie 12:30

about

Premier album de Pique la Lune !
12 titres - durée totale : 57,25 mn
Autoproduit

credits

released November 26, 2010

Produit par Pique la Lune !
(Henode, Julien Dubot, Frédéric Chauvin)
www.piquelalune.fr

Enregistrement et mixage : Benoit Cassina (www.skyscraper.fr)
Mastering : Roger Roland (www.studiolair.be)
Graphisme : A.C (www.adriencollino.com)

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